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Partage de cours L1 Sciences de l'éduc

Je mettrais tous les CM le plus rapidement possible afin que vous puissiez les récupérer. Veuillez être indulgent vis à vis de la syntaxe et des fautes d'orthographe. J'essaye de relire au maximum mais parfois on loupe des choses.

CM Éducation et sociétés - 22/03/16

CM Éducation et sociétés - 22/03/16

L’apogée et la crise de l’enseignement secondaire public

Vers la démocratisation de l’enseignement : l’école unique et les réformes de l’entre deux guerres

-I- Les premières critiques de l’organisation duale de l’enseignement en France dès la fin du 19ème siècle au début du 20ème

Dès le tournant du 19ème et du 20ème, en France, des voix s’élèvent contre l’existence de l’enseignement dual : une critique sociale émerge. Les républicains reprochent l’organisation duale et la fermeture entre les deux systèmes. Il y a une absence d’humanité.

Ferdinand Buisson, directeur de l’enseignement primaire de 1879 à 1896, à appuyer les réformes des républicains. Auteur du Dictionnaire de pédagogie, 1911. Dès 1899 autour de la reforme de 1902. « La définition même de l’enseignement secondaire ne peut plus se faire en France que sous la forme d’une définition sociale, il ne se caractérise pas par ses programmes on le reconnaît à ceci : c’est l’enseignement accessible à des enfants d’une certaine condition ». Selon lui en France l’enseignement comprend 2 classes : ceux qui possèdent sans travailler et ceux qui travaillent sans posséder. Il pense que l’école perpétue cette organisation sociale. Il faut attendre la fin de la seconde guerre mondiale pour que se mette en place une critique de l’enseignement dual en France. Manifeste des Compagnons de l’Université nouvelle.

L’idée est de refonder l’organisation de l’enseignement en France. On retrouve une critique radicale de l’enseignement. L’idée est de fonder un enseignement unique, avec comme idée principale le fait d’avoir une école du mérite et non de la fortune. On veut supprimer la dualité pour ne créer qu’un enseignement avec un seul programme et un seul examen. Le but est de composer une nouvelle élite comportant toutes les classes sociales. Le mérite s’exprime dans l’école, les meilleurs élèves sont la nouvelle élite. Ce sont eux qui doivent accéder aux fonctions les plus prestigieuses. L’école doit permettre de révéler les meilleurs naturels et orienter les élèves vers telle ou telle filière. On est dans l’émergence d’un idéal méritocratique. L’école c’est l’instance démocratique par excellence dans laquelle la société tri les meilleurs élèves. Sélection et démocratie vont de paire, la logique progressiste est de dire qu’il faut être démocrate et mettre tout le monde à l’école, seuls les meilleurs intègreront les enseignements supérieurs. L’aristocratie c’est le gouvernement des meilleurs, mais des meilleurs révélés démocratiquement. Le thème de l’école unique traverse les ¾ du 20ème siècle, aujourd’hui nous sommes les héritiers de ce système avec des complications.

L’idée principale des Compagnons de l’Université nouvelle : « L’école unique résout simultanément 2 questions : elle est l’enseignement démocratique et elle est la sélection par le mérite ». Ils tentent de concrétiser ce modèle par un certain nombre de propositions de réforme de l’enseignement. Un des premiers points est de dire que l’école primaire au sein de l’enseignement primaire ne saurait être conçue comme un tout en soi. Ce n’est qu’un enseignement qui vise à préparer autre chose. L’école primaire devient la base obligatoire de tout enseignement. Il convient de supprimer la séparation entre l’école primaire (enseignement primaire) et les petites classes (enseignement secondaire). Le second point est de dire qu’il faut reculer l’âge de la scolarité obligatoire jusqu’à 14 ans. Cela en deux stades : un jusqu’à 11 ans et un autre de 11 à 14 ans qui permettrait une première forme de spécialisation et de formation professionnelle. Les Compagnons de l’Université nouvelle proposent ensuite un choix aux élèves de pouvoir suivre un enseignement aux humanités dans les lycées ou bien un enseignement professionnel. Le point important est que ces Compagnons insistent sur le fait qu’il ne faut pas établir de hiérarchie entre l’enseignement au lycée et l’enseignement professionnel. Ils proposent un enseignement gratuit et obligatoire pour ceux qui ne vont pas au lycée. À côté de ça on a les lycées pour les meilleurs élèves. Ces idées sont novatrices et importantes à l’époque. L’ensemble des réformes peuvent être considérées comme une mise en œuvre concrète du projet des Compagnons de l’Université nouvelle.

-II- L’unification progressive des écoles primaires, des petites classes, des lycées et des collèges

Après la première guerre mondiale et après la publication du manifeste des Compagnons de l’Université nouvelle il y a un effort qui va dans ce sens. Dès 1923, la volonté de supprimer la dualité de l’enseignement et des programmes dans les petites classes, les lycées et les collèges est exprimée dans les instructions officielles. On note l’idée d’aligner les deux types de programmes pour n’en faire qu’un. Cette volonté est suivie des faits et le 12 septembre 1925 un décret autorise les instituteurs de l’enseignement primaire à enseigner dans les petites classes des lycées. Il y a donc déjà un premier rapprochement des instituteurs. C’est l’arrêté du 11 février 1926 qui va consacrer la suppression de la dualité des programmes. La grande différence qui est maintenue est que l’enseignement secondaire reste un enseignement de classes et les petites classes des collèges restent payantes. L’enseignement secondaire deviendra gratuit mais pas les petites classes des lycées et collèges et il faudra attendre l’Ordonnance du 3 mars 1945 pour que soit décrété la suppression des petites classes du lycée. L’Ordonnance est promulguée mais il faut encore attendre la fin des années 60 pour que cela se réalise dans les faits.

Première tentative de mise en place :

L’expérience de l’amalgame ou bien des classes amalgamées se fait entre 1926 et 1928. Elle est initiée par le premier ministre Edouard Herriot. Le 1er octobre 1926 il fait adopter un décret-loi : pour réaliser des économies, dans les établissements qui se trouvaient annexé à une école de classes supérieure et un lycée, les élèves peuvent suivre des cours ensemble. C’est un premier pas vers une unification du niveau secondaire dans l’enseignement. Cette expérience vient entériner quelque chose qui se faisait de fait mais qu’on ne disait pas. De même le décret-loi ouvrait la possibilité d’étendre l’expérience de l’amalgame aux différents ordres. Cette expérience fut très largement un échec et vécue comme un échec. Mais cet échec va ouvrir sur la gratuité de l’enseignement secondaire.

En réunissant des les mêmes classes des élèves qui ressortaient du primaire et des élèves qui ressortaient du secondaire on a créé une situation paradoxale. On avait des élèves qui payaient très cher leur enseignement et d’autres qui ne payaient pas ou très peu. Pour mettre fin à cette injustice Edouard Herriot fait introduire la gratuité de l’enseignement secondaire pour toutes ces classes communes et/ou amalgamée. Cela est introduit par la loi de finance du 27 décembre 1927 dans son article 89.

La gratuité est étendue 3 ans plus tard par la loi de finance du 16 avril 1930 dans l’article 157 pour les élèves à partir de la classe de 6ème. Cette réforme a eu des conséquences importantes avec une remontée de la tendance démographique. En 1933 un examen de l’entrée en 6ème a été mis en place par les arrêtés du 1 septembre 1933 et le 13 février 1934. En même temps en 1932 le ministère de l’instruction publique change de nom et devient le ministère de l’éducation nationale. Pour les autres classes du secondaire les choses se feront de manière progressive dans l’année 1933.

-III- Premières tentatives de mise en place de l’école unique dans l’entre deux guerres

Jean Zay, dès son arrivée au ministère en 1936, fait voter une loi (9 août 1936) qui prolonge l’obligation scolaire à 14 ans. Il préparait également une reforme de fond de l’enseignement en France dans un projet de loi qu’il dépose le 5 mars 1937 qui prévoyait de supprimer les petites classes des lycées et de ramener à 11 ans l’âge du certificat d’étude. De même il proposait de réorganiser les directions de l’éducation nationale. Il propose de rompre avec le schéma des directions et d’avoir 3 sections d’un enseignement unique avec une section classique, une moderne et une technique. Ce projet est particulièrement mal accueilli et n’atteint pas le stade de la discussion à la chambre des députés. Il va quand même réussir à réorganiser les directions du ministère de l’éducation nationale mais en degrés et non plus en ordre. Premier degré auquel sont rattachés les petites classes des lycées et des collèges, et les classes élémentaires. Le second degré rassemble le secondaire des lycées et des collèges, ainsi que les EPS. Le troisième degré, les directions du supérieur avec EN d’instituteur qui sont rattachés.

La mesure la plus importante concerne les programmes, le décret du 21 mai 1937 organise le parallélisme des sections. Les deux arrêtés du 11 avril 1938 assignent des programmes identiques au premier cycle de l’enseignement secondaire et au cours dispensés dans l’EPS.

L’intention est de rompre la barrière entre l’enseignement primaire et secondaire mais il y a plutôt un rapprochement de l’enseignement primaire vers le secondaire.

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