CM Relations en situation d'éducation et de formation - 15/02/16

L’effet Pygmalion

À propos de ‘‘Un sculpteur amoureux de sa statue’’

Les propétides étaient des femmes vivant sur l’île de Chypre, c’était des sorcières qui se prostituaient. Elles faisaient des sacrifices humains et mangeaient leurs hôtes. Elles ne reconnaissaient pas la divinité d’Aphrodite. Cette dernière était tellement jalouse qu’elle a condamné ces femmes. Elles sentaient tellement mauvais que les hommes s’enfuyaient. Elles sont punies et deviennent impudiques. « Leur sang était durci » elles ne pouvaient plus rougir, elles pouvaient se transformer en pierre.

Pygmalion, sculpteur célibataire. Un jour il sculpte une statue d’ivoire blancheur de la neige. Elle avait la beauté qu’aucune femme peut avoir naturellement, juste sa pudeur pouvait l’empêcher de marcher. Il tombe amoureux de sa statue et la nomme Galatée. Il l’habille, l’orne de parures et l’embrasse. Il lui parle, la sert contre lui, il a l’impression de sentir sa chaire, il a peur de la marquer de ses mains, il la caresse et la couche sur des coussins. Un jour c’est la fête d’Aphrodite sur l’île, il lui demande de lui offrir une épouse aussi belle que sa statue. En revenant chez lui il embrasse sa statue et se rend compte qu’elle est tiède. Elle prend forme. La statue rougit, elle regarde Pygmalion. Ils se marient et ont des enfants.

1. À la suite du mythe de Pygmalion : les inspirations

Mythe extrêmement célèbre qui a inspiré des artistes notamment des sculpteurs, des peintres, des musiciens, des poètes et des écrivains.

Repris par Jean-Jacques Rousseau sous la forme d’un conte. « Tant de beauté sorte de mes mains … Mais il me manque une âme ». Par la suite il écrira l’Émile.

Il reprend le thème de la transformation d’un sauvage en être civilisé.

L’éducation transforme selon Françoise Dolto. Au delà de la transformation ce mythe raconte les effets des attentes de l’éducateur face à l’éduqué. Qu’est-ce que l’éducateur regarde quand il admire ses élèves ? Quel effet ça a ? Ces effets sont-ils durables ? Est-ce que la soumission des éduqués aux attentes des adultes est possible ? Est-ce que l’éducateur n’est pas un maître dans son royaume ?

2. Les expériences de Rosenthal et Jacobson

Ce mythe est à la base de l’effet Pygmalion qu’on appelle parfois l’effet Rosenthal ou l’effet œdipien de la prédiction ou l’effet de Halo. On a tendance à rendre cette personne positive dans toutes ses caractéristiques.

Cet effet c’est avoir un pré-jugement sur les personnes, c’est aussi l’effet Mathieu.

On retrouve la prophétie auto-réalisatrice : si l’on croit qu’une situation a des chances de se produire alors elle se réalise dans ses effets.

Les sociologues ont étudié cette question puis les psychologues s’en sont mêlés comme Rosenthal.

Celui-ci fait une expérience avec des rats : Il constitue 2 échantillons de 6 rats. Il met en place 2 groupes d’étudiants. Il dit au groupe 1 que les rats ont été sélectionné très sévèrement (ce qui est faux) et au groupe 2 l’inverse. Ils sont placés dans un labyrinthe. Au final se qu’il avait prédit se réalise, les rats du groupe 2 ne franchissent même pas la ligne de départ. Le groupe 1 aurait peut-être marqué de l’affection sur ses rats.

Expérience dans une école publique : Au départ l’hypothèse serait de savoir si l’attente de maîtres pouvait entrainer une augmentation des capacités des élèves. Ce test serait susceptible de prédire l’épanouissement des élèves. On présente 20% de ces enfants comme susceptibles de s’épanouir (en fait ils ont juste été tiré au sort). Au bout de 6 mois on refait un test, au bout d’un an puis 2 ans. On observe les résultats entre le groupe témoin (les 80%) et le groupe expérimental. On remarque que ce groupe se démarque, surtout chez les plus jeunes.

Y’aurait-il une différence entre les filles et les garçons ? Non, cette variable n’a pas un effet probant.

La variable culturelle à ils ont eu de meilleurs résultats que les autres. C’est une surprise pour les instituteurs.

Plus les préjugés sont importants, les enseignants sont favorables plus les progrès sont importants.

On s’aperçoit que les enseignants ont passé moins de temps avec ses élèves alors qu’ils ont réussi. Les enfants du groupe témoin bénéficient du gain des autres. Dans les classes où les gains ont été plus fort la réussite était plus importante.

Comment l’espérance des enseignants peut provoquer une compétence intellectuelle ?

Il semblerait qu’il y ait une sentiment plus amical avec ceux dont on attend le plus de progrès.

3. L’effet Pygmalion et ses limites

Les attentes des éducateurs

Les enseignants se font une idée des élèves assez tôt. Jugement fait très tôt dans l’année, positif ou négatif. Attitudes d’encouragement ou de réprimande. Il faut se méfier à l’égard de ces jugements rapides. On peut penser qu’une promotion est bonne en telle matière et mauvaise dans une autre. Pourquoi à un moment donné on a ces attentes là ? Il faut être méfiant à l’égard du déterminisme.

Les origines des attentes

Avant on va trouver les caractéristiques des éduqués. Indices : Quels étaient leurs résultats antérieurs ? Leurs comportements ?

Ces indices sont très discutables. Comment se font les jugements des enseignants ?

La situation d’éducation va avoir des effets sur les attentes : exemple la taille du groupe.

Il y a une troisième caractéristique : les attentes des enseignants viennent aussi des caractéristiques des enseignants sur eux-mêmes. Comment il est à l’aise dans son cours ? Son parcours ? Son expérience ?

Les attentes des éducateurs sont construites à partir :

• des caractéristiques des éduqués
• des caractéristiques de la situation éducative
• des préjugés

Les comportements des éducateurs liés à leurs attentes

Les comportements des éducateurs liés à leurs attentes influencent la réussite. En fonction des attentes les enseignants ont des comportements différents.

Rosenthal a défini plusieurs comportements qui vont définir le traitement différencié des élèves en les respectant ou en les respectant moins.

Présenter le contenu de ce qui va se passer est une manière de traitement. Dans une classe il y a un deuxième comportement : la manière dont on sollicite les élèves.

Troisième comportement : le feedback.

Le climat émotionnel et relationnel ne s’instaure pas par les mots mais par des attitudes verbales.

Qu’est-ce que ça a comme conséquence sur les élèves ? Les élèves perçoivent d’emblée l’hostilité d’un enseignant. Chaque élève va percevoir la manière dont l’enseignant se comporte.

Les conséquences sur les élèves

Des questions sur l’effet Pygmalion persistent :

Développement intellectuel ou simple réussite aux tests ?

Performance ou reflet des attentes des éducateurs ?

Effet direct sur la motivation ?

Objectivement quand on est élève on a une motivation et une manière de se considérer soi même. On s’intéresse particulièrement aux attentes positives.

Dans l’expérience de Rosenthal et Jacobson ils s’intéressent à l’intelligence. Peut-on mesurer l’intelligence ? Le QI ne serait pas une mesure de la réussite au test ? En bout de course je serais performant sur quoi ? Est-ce que je suis capable d’être un bon compagnon pour les autres ?

En fonction des performances scolaires, entant qu’enseignant je serais confronté à des attentes différentes parce que je serais surpris.

Le climat émotionnel et la qualité de la relation éducative sont au centre des attentes des enseignants.