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Partage de cours L1 Sciences de l'éduc

Je mettrais tous les CM le plus rapidement possible afin que vous puissiez les récupérer. Veuillez être indulgent vis à vis de la syntaxe et des fautes d'orthographe. J'essaye de relire au maximum mais parfois on loupe des choses.

CM Éducation et sociétés - 16/02/16

Antoine - François de Fourcroy, directeur général de l'Instruction publique en 1801 par François Gérard, 1808 Châteaux de Versailles et Trianon © Photo RMN / Gérard Blot
Antoine - François de Fourcroy, directeur général de l'Instruction publique en 1801 par François Gérard, 1808 Châteaux de Versailles et Trianon © Photo RMN / Gérard Blot

L’enseignement secondaire au 19e siècle qui n’est destiné qu’aux seuls notables

-I- L’émergence de l’enseignement secondaire

Essor de l’enseignement. L’enseignement secondaire se développe. En même temps l’enseignement primaire se développe. Les contemporains parlent d’enseignements primaire et secondaire mais cela n’a rien à voir avec notre système éducatif actuel. L’enseignement secondaire apparait sous la restauration. Les lycées sont le reflet de cet enseignement secondaire. Il y a également les collèges communaux et les établissements privés. À l’intérieur de ceux-ci il y a des institutions qui n’enseignent que la grammaire et l’humanité et à côté de ces institutions nous avons les pensions qui ne comprennent que les classes de grammaire. Tous ces établissements sont payants, sélectifs et n’absorbent que 3,5% de la population. C’est ici qu’on est préparé aux concours des écoles de gouvernement. En 1810 on compte 36 lycées en France, 38 en 1830, 85 en 1882, 111 en 1900 et seulement 135 en 1939. En 1842 il y a 20 000 inscrits dans les lycées, en 1880 : 46 000, en 1913 : 60 000. Les collèges communaux forment un réseau beaucoup plus dense qui scolarise davantage d’élèves. En 1882 on compte 267 collèges communaux pour 85 lycées. Fin des années 70 on compte 702 établissements privés.

A. La loi Fourcroy (1er mai 1802 – 11 floréal an X)

C’est une loi fondamentale, elle marque le point de départ de l’enseignement secondaire en France, c’est l’acte de naissance des lycées. C’est « la première pierre du système scolaire publique français contemporain » (Philippe Savoie). Cette loi avait pour objet d’être une loi sur la réforme de l’instruction publique : ‘‘loi sur l’instruction publique’’ à révision de la loi Daunou de 1795. Cette loi :

- Abandonne l’enseignement primaire aux communes et renonce à une organisation centralisée de l’enseignement primaire. Conséquence : fin de la gratuité de l’enseignement primaire. Les enfants vraiment très pauvres sont exemptés de ce payement de la rétribution, néanmoins cette exemption ne peut excéder 1/5 des enfants reçus dans l’école primaire.

- Supprime les écoles centrales révolutionnaires et les remplace par les lycées. Ces écoles étaient basées sur les connaissances scientifiques et plus basée sur les classes à la carte.

- Renoue avec les collèges d’Ancien Régime : 1) humanités classiques et enseignement moderne ; 2) éducation religieuse ; 3) internat et discipline stricte. Ils étaient installés dans les bâtiments des collèges jésuites, avec une discipline très stricte mi-couvent mi-caserne. Établissements non libres (ils doivent demander une autorisation au gouvernement) et sont soumis à la surveillance du préfet.

B. Le baccalauréat et sa signification sociale

Le décret impérial du 17 mars 1808 crée 2 baccalauréats : un ès Lettres et un ès Sciences.

Pour passer l’examen du baccalauréat les élèves doivent montrer leur certificat d’études d’au moins 2 ans d’études dans le public. Ce certificat d’études est mis en place par le Statut du 18 octobre 1808.La restauration consolide le poids du baccalauréat dans l’organisation de l’enseignement secondaire avec l’Ordonnance du 5 juillet 1820 qui exige le baccalauréat ès Lettres pour pouvoir s’inscrire en faculté de droit ou de médecine. Pour prétendre au baccalauréat ès Sciences il faut d’abord avoir le baccalauréat ès Lettres. 4 150 candidats en 1850 sont reçus. Le taux d’une classe d’âge qui obtient le baccalauréat est de 1% en 1880, 1,6% en 1926 et 2,7% en 1936.

Pour les filles l’enseignement secondaire d’Etat n’existe pas avant 1880, auparavant elles vont dans des établissements privés. C’est avec la loi Camille Sée du 21 décembre 1880 qu’est crée un enseignement secondaire féminin d’Etat. Mais elles n’ont pas le droit de se présenter au baccalauréat ni d’accéder à une faculté. Il faut attendre le décret Bérard du 25 mars 1924 pour que les études féminines et masculines soient unifiées et qu’un baccalauréat soit crée pour les filles et pour les garçons.

La première bachelière en France l’a obtenu en 1861 et s’appelle Julie-Victoire Daubié, elle était âgée de 37 ans et a été appuyée par l’impératrice Eugénie (épouse de Napoléon Bonaparte).

Le baccalauréat est l’apanage d’une petite minorité et revêt un prestige social considérable, il est réservé aux meilleurs enfants de la classe de notables. Toute fois cela s’est construit en renouant avec l’Ancien Régime.

-II- L’évolution de l’enseignement secondaire au XIXème siècle

A. Naissance et évolution de l’enseignement secondaire spécial

Circulaire du 2 octobre 1863 et loi du 21 juin 1865 : consacrent la naissance de l’ESS. C’est un enseignement moderne (sans latin ni grec) à finalité professionnelle dont la durée est de 4 ans. En réponse aux besoins de cette petite bourgeoisie cet enseignement connaît un succès considérable. Il va connaître une évolution qui va tendre à le rapprocher de l’enseignement secondaire classique tout en restant distinct. En 1881 il est allongé d’un an : Décret du 4 août. Quelques années après il est allongé d’une autre année : Arrêté du 10 août 1886. Dans le même temps on a une instauration du baccalauréat de l’ESS : Décret du 28 juillet 1882.

Décret du 4 juin 1891 : l’ESS devient de l’enseignement secondaire moderne.

B. La réforme de 1902

Exprimée dans l’Arrêté du 31 mai 1902 sur l’enseignement secondaire qui conduit à une réforme de fond de cet enseignement. A partir de 1890 nous avons une tentative d’unification de l’enseignement secondaire avec la suppression de la distinction du baccalauréat ès Lettres et du baccalauréat ès Sciences. Avec cette réforme l’enseignement secondaire prend sa forme, elle invente les cycles et les sections :

  • Premier cycle secondaire (6ème – 3ème) divisé en deux sections : A et B, avec ou sans latin.
  • Second cycle secondaire (2nd – Philosophie) divisé en quatre sections : (A) latin-grec ; (B) latin-langues ; (C) latin-sciences ; (D) moderne, ou langue-sciences (ancien ESS).

Ces cycles et sections donnent accès à un baccalauréat unique. Cette réforme est radicale car elle permet de placer à égalité ou en principe les sciences et le latin-grec. C’est une étape constitutive car c’est la nouvelle aire du XXème siècle.

L’ordre secondaire public est un enseignement réservé à un petit nombre et principalement aux garçons. La logique est autant sociale que culturelle. Dans le secondaire les études ont payantes même pour les externes, les boursiers prévus par Bonaparte restent rares. Seule une élite sélectionnée par la naissance et la fortune est la seule à bénéficier de cet enseignement secondaire : les pourcentages sont extrêmement faibles.

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